Le n°10 de Médecine & Culture

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Médecine & Culture N°10

Voici le dixième numéro de la revue Médecine et Culture et nous tenons à remercier ceux qui la soutiennent et tous les intervenants, du monde médical, artistique et littéraire, de plus en plus nombreux, qui participent à sa rédaction.

Dans la partie médicale, nous revenons sur les bronchopneumopathies chroniques obstructives, pathologie d’actualité, puisque l’on estime qu’elle occupera la troisième place en terme de mortalité et la cinquième en terme de handicap dans le monde en 2020. En France, on évalue à trois millions le nombre de patients concernés. Elle est la première source de dépenses pour les pathologies respiratoires. C’est une maladie chronique que l’on peut traiter et prévenir malgré les obstacles qui entravent la prise en charge de ces patients.

La partie culturelle s’intéresse à « la violence ». Elle touche toutes les couches de la population et fait irruption dans toutes les sociétés qui prennent de plus en plus conscience de son importance, de son augmentation constante et de la nécessité de la circonscrire, de la prévenir et de la traiter. S’il elle reste difficile à définir, les dictionnaires la traduisent comme « une force brutale, un abus ou un déchaînement de la force ; mais les médias, les statistiques de la justice, les spécialistes de la politique nationale ou internationale parlent d’agression et de criminalité, de guerre, de terrorisme, de torture ou de formes d’oppression plus discrètes mais tout aussi dommageables, comme l’exploitation économique . » De nombreuses citations élargiront le champ de cette définition. Les médias jouent un rôle important dans le nouveau visage de la violence et contribuent ainsi à façonner notre image du monde. Des évènements moins importants sont mis en évidence où « le spectaculaire et les symboles dépassent souvent la réalité des faits ». Déjà Pierre Bourdieu, en 1996, avait constaté que « la télévision était devenue la source unique d’information pour la partie très importante des gens qui ne lisent aucun quotidien et, [inféodée à l’Audimat, elle privilégie le fait divers au questionnement de fond] ; cette censure qui s’abat sur la réflexion est une sorte de violence symbolique ». La violence est vécue par la société comme un échec. Il serait temps de se rendre compte qu’elle constitue un vrai problème et qu’elle perturbe et détruit en permanence les relations entre les hommes.
Dans ce dossier, Ruth Tolédano-Attias nous livrera ses réflexions sur la violence, comment elle naît et se développe, les formes qu’elle peut prendre, à quels niveaux et dans quels champs elle se déploie. L’article de David Le Breton sur les violences des jeunes des quartiers de grands ensembles ne peut pas nous laisser indifférents. Pour Gérard Pirlot, à l’orée du XXIe siècle, la violence interroge autant la psychiatrie, la psychanalyse que la sociologie, l’anthropologie que la politique. S’agissant des comportements violents, Pierre-André Delpla évoque la notion de responsabilité individuelle en l’illustrant par sa relation très ancienne et toujours controversée avec l’état mental du sujet agissant. Serge Krichewski se demande si la musique : « est-ce le moins violent des arts, puisqu’elle peut nous envahir d’émotions et qu’elle parlera toujours plus à nos sens qu’à notre raison ? »

Dans la dernière partie, la chronique de Paul Léophonte est consacrée à Katherine Mansfield, une des plus attachantes nouvellistes du XXe siècle. Jacques Pouymayou, dans sa nouvelle, nous présentera « la Sultane créole ». Nous évoquerons avec Stéphane Dutournier sa passion du cirque, son parcours avant d’intégrer le centre des arts du cirque du Lido de Toulouse et ses projets. Sophie Mirouze nous fera découvrir le cinéma en DVD. Dans la rubrique Livres, nous présentons le « livre le plus difficile qu’un écrivain doive écrire », L’Homme qui m’aimait tout bas d’Eric Fottorino qui nous livre avec beaucoup d’émotion son témoignage de ce père adoptif, celui de sa mort et de son suicide, le stade ultime de sa liberté.

Dr Elie Attias